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Voyage en Arménie 2008 Goris 13 juillet

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Dimanche 13 juillet

Nous partons pour Goris vers 9 h 30. Le ciel est un peu nuageux mais nous savons que le vent va faire le « ménage » ! Nous reprenons la route principale toujours très sinueuse entre les collines, le long de l’Arpa.

 

Evelyne a besoin d’un café pour se réveiller car nous n’avons pas pris de petit déjeuner. Nous traversons de petits villages où il n’y a aucun commerce. Enfin à Sarikunk, nous trouvons un café-tabac. Café accompagné de petites patisseries. Il y a aussi du lavash, du miel et du fromage. Evelyne va acheter un petit pot de miel dans l’échoppe voisine. Un pot qui n’arrivera jamais en France…voir plus loin !

Nous reprenons la route et en sortant du parking, un spectacle étonnant surtout lorsqu’on pense au niveau de vie de la province : quatre jeunes garçons sont assis de l’autre coté sur un banc et manipulent chacun un portable !

La route est faite de montées et descentes. Tout à coup, nous voyons un accident. Certainement un choc frontal suite à un dépassement au sommet de la côte, entre une vielle Lada et un taxi. Des voitures sont arrêtées pour porter secours. Nous ne saurons pas les conséquences de l’accident.

 

 

Plaisir des yeux, des champs de fleurs multicolores jalonnent la route.

Nous approchons de Goris mais nous aurions aimé aller directement visiter le monastère de Tatev. La carte indique une bifurcation à droite avant Goris mais le manque cruel de panneaux fait que nous ne l’avons pas vu. Nous entrons dans la ville située dans une vallée. Il est midi.

Nous trouvons l’hôtel Mirhav indiqué dans le guide. L’accueil est convivial, la chambre confortable avec vue sur le jardin.

Le hasard fait quelquefois très bien les choses. Deux personnes doivent aller à Tatev et nous proposent de les suivre. C’est un photographe professionnel, Jean-Michel Berts, accompagné de sa guide arménienne qui parle très bien le français. Nous partons en début d’après-midi, suivant la voiture de nos guides.

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelle expédition !!!  Il faut vouloir et mériter de voir Tatev ! Une route sinueuse avec des trous, des pierres et même des rochers. Nous faisons une première halte sur un promontoire qu’il faut rejoindre par un petit sentier. La guide nous explique que cet endroit avec un à-pic impressionnant s’appelle « Norharsdzor » qui veut dire « le gouffre de la jeune mariée ». C’est de là que les jeunes filles qui ne voulaient pas se convertir (de force par mariage) à l’Islam, se jetaient dans le vide.

 

 

 Autour de la coupole, sur les arbustes environnants, des centaines de mouchoirs sont attachés par ceux qui ont fait un vœu. Je suis la coutume et attache le mien près de tant d’autres.

 

Ainsi, il restera quelque chose de moi ici pendant quelques temps…

 

De l’autre coté de la faille, on aperçoit Tatev accroché au bord du précipice.

En revenant vers nos voitures, Jean-Michel Berts nous dit qu’un mécène lui a demandé de faire un catalogue sur Erevan, mais en voyant la beauté des lieux  ce sera plutôt pour toute l’Arménie.

La route continue, chaotique, en direction de « Sadana gamourtch » « Pont du diable » qui se trouve dans un grand virage où on peut se garer facilement. L’endroit est fréquenté soit par des passants, soit par des estivants car le torrent offre des bassins où l’eau se réchauffe en stagnant. Des enfants s’y baignent tandis que les parents préparent le pique-nique.

 

 Le pont est un rocher surplombant le torrent dans un passage très étroit.

Maintenant que nous sommes sur la bonne route, nos guides ne nous attendent plus et chacun va à son rythme. La route remonte sur Tatev et nous traversons des bourgades de quelques maisons où les gens semblent heureux bien que vivant dans des conditions difficiles, surtout en hiver. Une Lada ou une grosse voiture pressée nous dépasse dans un nuage de poussière.

Sur un replat, nous voyons un panneau « Airport » qui nous étonne car en plein champ, on aperçoit effectivement une tour de contrôle ! C'est assez énigmatique...

Plus loin, nous croisons des mulets chargés de foin, poussés par des hommes indifférents. Quelquefois un chien complète l’équipage.

 

 

 

 

 

 

 

 Nous voici enfin au monastère de Tatev en contrebas de quelques lacets d’une route très étroite.

L'origine du nom « Tatev » est mal connue. Selon une légende, l'architecte de Tatev ne pouvait pas descendre de la coupole qui venait alors d'être construite. Il cria alors : "Togh astvats indz ta-tev", ce qui signifie "Puisse Dieu me donner des ailes".(référence Wikipédia)

Plusieurs voitures sont là avec des familles, la plupart arméniennes. Nous avons l’impression d’être les seuls étrangers. Il faut dire que c’est dimanche et que les familles viennent un peu comme à la messe.

La visite est longue. Personnellement, j’aime le contact avec les gens et les photos parlantes. J’aperçois au centre de la petite place, un prêtre assis sur un banc, à l’ombre d’un arbre. Quand je m’approche de lui, il devine que je ne suis pas du pays. Il est d’âge moyen, assez corpulent et porte une barbe noire. Je lui dis que je viens de France et habite près de Lyon. En fait, c’est le meilleur moyen de se situer entre Paris, Lyon et Marseille, les villes les plus connues ici. Il me souhaite la bienvenue et exprime sa satisfaction de voir les arméniens de la diaspora venir en Arménie.

Deux petits garçons et leur père se joignent au prêtre pour une photo souvenir. Il me raconte que cet endroit était un pic rocheux où les moines on fait venir de la terre pour pouvoir construire l’édifice.

Depuis plus de vingt ans il est en permanente restauration. Une grue sur le coté semble indiquer que les travaux ont été interrompus depuis longtemps. Cela défigure un peu le site, mais par ailleurs, il y a des matériaux en attente d’utilisation.

 

 

 

 

 

 

 

 

Achat de cartes postales à la boutique proche, sous une voute. Nous visitons les lieux avec de nombreuses photos alors que le photographe, qui est arrivé aussi,  fait les siennes avec un matériel de professionnel. 

Le prêtre conduit un groupe de touristes pour des explications, notamment la fameuse « pierre oscillante ».

Sur le mur d’enceinte, photo de trois jeunes garçons.

 

Dans certains monastères, on trouve à l’entrée, des voiles blancs que les dames doivent porter à l'intérieur, puis reposer en partant.

Sans vouloir établir une hiérarchie des sites monastiques, on peut dire que Tatev est un des lieux touristiques les plus pittoresques du pays. L'accès au site est difficile sans être dangereux, mais dans le monastère il y a un endroit qui peut l'être ! Je suis par passé là...

 

 Nous nous arrêtons au bureau d’informations récemment construit près du monastère pour y déguster une glace. La jeune fille qui nous sert dit qu’il y a de plus en plus de touristes chaque année. Le chien sympathique, goute un bout de ma glace. Je ne sais pas pourquoi, dès que je vois un chien, gros ou petit, j'ai envie d'engager la conversation. Je trouve que leur regard est quelquefois plus expressif que celui de certains humains...

 

 

 Le retour  est aussi ardu que l’aller mais nous sommes heureux d’avoir connu ce lieu mythique de la chrétienté. La route est bordée d’une multitude de variétés de fleurs aux senteurs légères. En surplomb, on peut voir des champs de pommes de terre. Il semble que cette culture soit primordiale pour la nourriture hivernale.

 

Le repas à l’hôtel est très appétissant : spécialités, légumes divers, le « tan » (yaourt épais, dilué dans l’eau avec un soupçon d’ail) et le plat de feuilles de choux farcies. Les fruits sont toujours pleins de saveurs. Derrière l’hôtel, il y a un potager et une jolie tonnelle en forme d’étoile, où le raisin attend de mûrir.

Il faudrait revenir en octobre...C'est là que j'ai oublié ma veste beige !

 

 

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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021